Dans la série des contes russes, il est un autre ouvrage qui m'a toujours fascinée, toujours traduit par Luda. Ce sont les Contes du fleuve Amour. Ici les illustrations sont tout autres, et l'atmosphère aussi. Les récits précédents - je ne parle pas de leurs illustrations - étaient presque intemporels et universels, si l'on fait exception de tout ce qui pouvait entourer un personnage comme Baba-Yaga - maison sur pattes de poule et autres.
Ici, les contes ont gardé toute leur saveur et tout leur ancrage local, dans cet extrême-orient de la Russie et de ses confins. L'univers du rêve qu'ils nous offrent est plus concret, on a vraiment l'impression de pénétrer dans ces immenses forêts, de fouler d'un pas souple le sol de la taïga, de sentir la neige ou la fourrure des zibelines. Le conteur veut nous faire rêver ici un peu plus, par le folklore propre à chaque peuple. Oudégués, Nivkhis, Nanaïs, Oultches. La loi souveraine des chasseurs de la taïga, les deux enfants poursuivis par le shaman et trouvant refuge parmi le peuple tigre, laissent en nous leur forte impression, tout autant que les femmes à queue de phoque, ou la jeune Elga s'enfuyant sur un rayon de lune avec l'aide de son chien (que son père avait sculpté dans le bois), et revenant ainsi certaines nuits sécher dans leur sommeil les larmes des enfants en proie aux cauchemars.
Les illustrations de Guennadi Pavlichine sont extraordinaires, surprenantes. Je n'ai malheureusement pas le livre ici avec moi, et le net n'offre aucune reproduction - mais de nombreuses bibliothèques en possèdent des exemplaires si vous êtes intéressés. Je n'ai trouvé que quelques photos prises par une personne sur un forum, je les poste en attendant de pouvoir mettre la main sur le mien à Marseille.
Les illustrations de Guennadi Pavlichine sont extraordinaires, surprenantes. Je n'ai malheureusement pas le livre ici avec moi, et le net n'offre aucune reproduction - mais de nombreuses bibliothèques en possèdent des exemplaires si vous êtes intéressés. Je n'ai trouvé que quelques photos prises par une personne sur un forum, je les poste en attendant de pouvoir mettre la main sur le mien à Marseille.
On peut voir ici les femmes à queue de phoque dont je parlais, beautés se laissant distraire par quelques perles, ainsi que la paresseuse jeune fille se transformant cruellement en oie sous l'oeil impassible, lointain et un peu curieux de la fille des voisins, qui continue de manger la galette chaude qui était destinée à la première. Il en est malheureusement une magnifique qui ne figurera pas ici pour l'instant, mais j'espère pouvoir la mettre plus tard; il s'agit d'une des illustrations du conte "Azmoun le courageux", représentant ce dernier avec une orque. La mer, à l'image de l'orque, est noire et blanche, faite de grandes écailles richement travaillées (un peu dans le style des images ci-dessus), tandis qu'Azmoun est vêtu lui de riches couleurs. J'ai toujours été fascinée par cette représentation, qui a laissé en moi une vive impression.
J'aimerais que vous puissiez découvrir à votre tour ces légendes et ces merveilles issues du plus profond de la rude et enchanteresse taïga, rencontrer l'ours, le renard et le tigre, en vous laissant mener au fil de l'Amour.
1 commentaire:
Aaaah, les maisons en pattes de poule et la Baba Yaga... je me remettrais bien à la lecture de quelques contes russes, tiens... mais comme toi, l'unique livre que j'ai est à Marseille !
Bises!
S.
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