dimanche 21 novembre 2010

21 novembre

Aujourd'hui c'est un jour spécial, car un 21 novembre naquit Louise, une amie d'enfance de ma mère qui m'était très chère, très très chère. J'adorais Louise, sa voix, ses intonations, sa lumière, son sens artistique. Elle nous a quitté hélas trop tôt il y a trois ans de cela. J'avais envie de déposer une petite fleur sur mon blog aujourd'hui pour elle, et de fêter à ma manière son anniversaire. Pour cela, j'ai commencé par préparer une recette qui me suit (sans faillir ) depuis plus de dix ans maintenant, et qu'elle m'avait transmise, un jour que je la goûtai chez elle. C'est peut-être plus un plat d'été, mais qu'importe, je l'ai décoré avec des poivrons séchés plutôt que de fraîches feuilles de basilic, pour lui donner cette note automnale. C'est un plat tout simple, mais ô combien bon. Et puis long à préparer, si long que les pièces embaument des parfums qui émanent de sa préparation, et restent longtemps après encore. Un doux parfum de vie... où fleurent les odeurs mêlées de l'ail de la courgette du basilic et du parmesan...














Et puis Louise aimait à écrire des poèmes et à peindre, cela l'aidait aussi à surmonter les épreuves difficiles de sa vie, ou simplement enchanter son quotidien. Oh ! des choses simples ! mais je les trouve belles, et elles m'ont toujours touchée. Je me souviens du jour où, lors de mes 16 ans, elle m'avait donné les deux petits fascicules qu'elle avait imprimés, et sur ma demande me les avait dédicacés...... Ce jour-là j'ai été plus fière que si j'avais reçu l'autographe d'Arthur Rimbaud....

MA MÈRE

"Enfant des durs hivers
Et de longue famille,
Ma mère fut étoile
Et cheval de labour,
Oublia d'être femme,
Et en souffrit toujours.
     Les deux pieds dans la terre
Et le front aux charmilles,
Elle hissa la voile
Qui s'appelait amour.
Le sillon fut profond,
Et lourde la charrue,
Mais l'oeil sur l'horizon
Elle avança, têtue.
     Elle nous fit pareilles
À ses soleils d'été,
Au printemps des merveilles
Qu'elle avait espéré.
Elle nous fit orage,
Arc-en-ciel et zéphyr
Afin qu'à chaque page
Renaisse le désir.
     Elle nous dit d'aimer,
Et un soir s'en alla.
Il pleuvait ce soir-là.
J'en suis encore mouillée."


Le second avait été écrit si je me souviens bien, après un repas qu'elle passa avec des amies, qui le lui avaient demandé,  et d'un jet m'avait-elle dit, vers 3 ou 4h du matin.

REPAS

   "C'était des femmes, là, à l'entour de la table
Rompant le pain offert et buvant à l'envi.
L'instant avait croisé leur chemin sur le sable
Et, bavardes et repues, elles disaient la vie.
    Elles disaient l'amour, si beau mais si fragile,
Cruel et fugitif et la douleur de tout,
L'enfant qui partira pour découvrir son île
Et la lumière bleue lorsque les mains se nouent.
   Elles disaient le soir quand l'ombre vous caresse,
Le regard des étoiles, la fraîcheur du matin,
La peine du travail, la fleur de la paresse
Et cet ami, un jour, qui revient de si loin.
   Elles disaient l'agneau pour consoler de vivre,
Le rire dans les larmes pour oublier leurs guerres,
Puis ces grands éclairs blancs qu'on trouve dans les livres,
Et ce voeu qu'on a fait qui doit rester mystère.
  Quand l'heure fut venue,
Chacune retourna au silence des choses,
L'éternité, pensive, les regardait passer."

.....
Une pensée pour toi Louise

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