dimanche 31 octobre 2010

Corsican feelings

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1.E' puru simu qui  2.Una tarra ci hè  3.A paghjella di l'impiccati  4.Trè  5.Malanni  6.Sò l'omu  7.Fiure  8.A Muntagnera  9.A'l'Acula di Cintu  10.U Lamentu i Maria  11.Da Grande  12.L'Ombra murtulaghju  13.Eo Sai


Well, I'm ill, it's cold, it's pouring down. It's sunday, and tomorrow the day for the deads.
Nice week-end...
So the evening is coming and with the night i'm huddling at home (-waiting for some event ... as my friends know ...). And I thought it'll be good to listen to the group "A Filetta" with such an atmosphere.
For the people who don't know, I'm Corsican  - as well as Provençal.  I don't forget Berry too - which is a beautiful land I came from by my father - but I didn't grow up there, so I naturally identify with those two countries, Provence and Corsica, and I strongly feel those roots in me, which I'm very proud of. I just spent a wonderful summer in Corsica, it was such a  marvelous experience and such an happy memory! So i'm really enjoying tonight listening to this music. And drinking corsican white beer ; more than a beer it's like drinking a cloud. So sweet, without any bitterness, i was amazed (- i tried the Pietra this summer, amber chestnut beer, really very good, but not such a thing like the Colomba). I'm just reading something about on the net :

        "COLOMBA is a white beer of 5° alcohol strength, brewed from barley and wheat and flavoured with herbs from the Corsican maquis. Unfiltered, and bottom-fermented, it is naturally clouded because of the presence of yeast, but its taste and scent come from the heart of the maquis. A delicate blend of tree strawberry, myrtle, and juniper is prepared in a large tea-ball and left to infuse in the kettle while cooking the wort.
This exclusive recipe has received accolades from the specialists: voted best white beer in England for 2003 by the magazine GastroPub, or described as a headily scented white beer. A very refreshing beer, built on a perfect balance between freshness, bitterness and sweetness.” by Dominique Laporte - best sommelier of France for 2004.
           COLOMBA, the beer from the maquis."

I'm with only two bottles left and I think I will not dare touch them too soon (when will I have some others ?!) !!!!!
Anyway, the music and the beer are cocooning me, and the evening became somewhat mysterious and beautiful, like you own the world, with the feeling that these low and deeps voices which resound deep within me,  are spreading through the night all over the world.
I was about to post only the last song, "Eo sai", which always gives me sobs in the voice... Such a beautiful deep love song. And when I drank my Colomba, I thought "Una tarra ci hè" will be in harmony with the weather and the reminiscences from Corsica.
In the end, I posted all the disc.............. !
As much as A strada di l'avvene e Canti di a terra è di l'omi by Canta u populu corsu give me of the feeling of spring, I image this disc with autumnal atmosphere.


 EO SAI
     "Eo sai saraghju qui
Pè chi mimoria toia
Abbia sempre una lenza da annacquà
Un sole da ragighjà
       Eo sai saraghju qui
A' parà ti lu tempu
Chi hà da zuccà è fronte
A porghje ti a e volte e mio riviglie tonte
      A sente di centu è più cose di
Eo sai saraghju qui
      Eo sai saraghjù qui
Ad' apprunpinquà i ghjorni
Pè chi u viaghju
Ùn si fia in un travintaghju
     Eo sai saraghju qui
Quandu strughje l'ultima neve
E chi Golu fattu si ne hè zergosu
Da l'anni sbrembatu ma silenziosu
     A senti ti centu è più cose di
Eo sai saraghju qui "


       UNA TARRA CI HÈ
    "Una tarra ci hè per voi
Di lacrime d'invernu
D'ore chi varnu in darnu
E' di luce chi piglia fine
Toccu Sittembre, dolce cunfine.
    Una tarra ci hè per voi
Di sarre impaurite
Di carghji annant'à e dite
omi in tana è frastoni
Quandu s'incroscanu i toni.
    Una tarra ci hè per voi
Fragata da l'arsure
Brusgiata da e cutrure
Spusalizia d'Eternu
Trà notte è fede, è infernu.
    Una tarra ci hè per voi
Di mare, monde è disertu
Di sfide è danni à ch'ùn hà apertu
E calle di l'amicizia
Una tarra ci hè... Divizia ! "

And it's my land,  the Castagniccia's land, huddling at the heart of Corsica.

vendredi 29 octobre 2010

J'ai la mémoire qui flanche

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Un petit air mutin (et oui, même les choses tristes y prennent cette teinte !) pour finir la semaine en cette journée ensoleillée - où même le vent se plaît à s'amuser. J'espère que votre week-end se passera sous le même signe, et que vous garderez ce petit sourire au coin des yeux et de la bouche !

jeudi 28 octobre 2010

Аленький цветочек - La Fleur Ecarlate

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Dernier volet de ma série sur la Russie, voici aujourd'hui La fleur écarlate, (1952) film animé de Lev Atamanov, et version russe du conte La Belle et la Bête. Je le vis un noël des années 80, et lui ai depuis laissé mon coeur. Imaginez, les illustrations de Bilibine prenant vie devant vos yeux d'enfant émerveillés, et vous racontant une histoire merveilleuse....


J'ai juste eu la chance de naître en 82 et d'être une enfant lorsque les studios Gorki le restaurèrent en 1987.
D'une beauté éblouissante, il vous suffit de voir sur l'affiche ci-dessus comment est rendue la brillance des choses - la fameuse petite fleur à l'origine du conte par exemple - par mille stries d'or, pour comprendre que le voir c'est un peu comme ouvrir une boîte renfermant des instants magiques.
Ces cygnes qui tirent la Belle dans les airs, les reflets et ondulations de l'eau..., la lumière qui se joue sur les objets précieux, tout est d'une extraordinaire beauté et vous transporte en plein coeur du rêve. Et cela ne tient pas qu'aux décors d'ailleurs ; la mise en scène du conte lui-même  est grandiose.
Je me souviens de ce passage, lorsque Nastia, trompée par ses soeurs, et n'ayant pas vu le coucher du soleil, ouvre tout grand les volets sur un ciel tourmenté d'orage et s'écrit "o Soleil, arrête ta course !" (ce sont du moins les paroles de mon souvenir, car ce film n'existe autrement qu'en russe sur le net), avant de rejoindre la Bête, emportée par le vent à travers les flots déchaînés.
A ce propos, je crois que la plus grande passion de ma vie - je peux dire la plus grande car c'est celle qui m'a touchée le plus profondément, je la dois au personnage de la Bête dans cette adaptation... Cet être gauche et voûté, grande silhouette de poils gris, sans aucun autre attribut que ses grands yeux noirs tristes et, dans la version française, une voix grave et chaude, qui m'avait chamboulée (il est ce passage que j'adore, lorsque Nastia chante au bord de l'eau, où la Bête m'émeut toujours - pour accéder directement à cet extrait c'est ici). J'en ai été follement amoureuse, et le suis toujours. Lorsque vous pourrez voir le film, je pense que vous serez ravis aussi comme je l'ai été par la scène de l'assiette et de la pomme (je ne sais comment l'appeler), lorsque la voix de la Bête dit "Roule, roule, petite pomme, montre nous le pays où tombe la neige", et que fait écho le rire perlé de Nastia. Combien ai-je pu pleurer - et chaque fois depuis - quand elle se transforme en prince charmant !! Je n'ai jamais autant haï un prince.  Au cours de ce blog, comme vous le verrez, il sera souvent question de pleurs, de battements de coeur, d'émerveillement(s) aussi.  Je parle ici de toutes les choses qui ont marqué et  marquent ma vie. Il n'a d'autre vocation que de noter ce qui m'atteint, me ravit, me bouleverse, ou simplement croise ma route. Il est un terme anglais que j'aime énormément, et dont je dévie un peu le sens en l'employant ici. Ce sont les "butterflies in the stomach"(qui d'ailleurs rendent très bien la sensation initiale à laquelle ils renvoient). Ils battent souvent fort au plus profond de moi-même, sourdement. Mais en même temps, il en est pour moi de plus légers, qui battent au niveau du coeur ou de la tête, semblables au "baiser papillon". Le battement d'aile du bonheur qui dépose sa caresse au passage. Comme si cette "poudre d'or qui sablait tout du long le sentier de (ma) vie" avait été déposée par leurs ailes. C'est un peu cette sensation que je ressens quand je me laisse littéralement enchanter par cette oeuvre, et aussi ce battement râpeux et sourd, qui frotte fort le long des parois étroites de mon coeur, lorsque je  vois la Bête, et me souviens de la première fois. Impossible d'y résister. Je me suis toujours sentie un peu comme Nastia, qui l'appelle des doux noms de "mon bon maître" ou "mon ami" - mais jamais "la Bête". Ainsi de la scène au bord du lac, lorsque, encore craintive, et peinée de l'avoir blessé, elle lui tend les bras. "Montre toi mon bon maître".



Tout y est d'une grande subtilité, d'une grande délicatesse, et c'est ce qui fait la magie de cette oeuvre.
Combien - pardon pour les puristes de Disney - une interprétation de Disney est ridicule à côté. Au fond, Lev Atamanov ne s'y est pas trompé; qu'est la Bête en effet, dans le conte, si ce n'est qu'un symbole, qu'une projection? Lui donner des traits concrets, précis, est selon moi éloigné de son sens premier. Si cela vous intéresse, je vous conseille ainsi de lire la version originale du conte de La Belle et la Bête, celle de Madame de Villeneuve (celui que nous connaissons n'est en est en fait que la réécriture, pour enfants, par Madame Leprince de Beaumont) qui sut à mon sens réaliser une époustouflante version et offrir de la Bête une vision des plus intéressantes et des plus justes, utilisant avec grand à propos et ingéniosité tout ce qu'offrait le XVIII° - chambres noires et dispositifs catoptriques, projections, déformations et anamorphoses. La Bête se comprend ainsi chez cette femme de lettres comme n'étant que la projection de la peur de la Belle face à l'homme et sa "bestialité" - non point "-La Belle, voulez vous m'épouser ?", mais "-La Belle, voulez-vous coucher avec moi ?". Les Leprince de Beaumont et autres peuvent aller se rhabiller..! Grande amatrice de contes devant l'Eternel - c'est peut-être en effet le premier ouvrage que j'emporterais sur une île déserte, la Belle et la Bête m'avait toujours ennuyée (je parle ici du récit écrit), jusqu'à ce que, au cours de mon mémoire de maîtrise sur les contes de fées littéraires des XVII° et XVIII° siècles, je fasse la découverte de la version originale. Stupeur et délectation.
Mais je dévie ici de mon propos initial.
La saveur du film donc, vient aussi de sa richesse picturale, que vous pouvez voir à loisir dans les colonnes ci-contre, nous plongeant dans les scènes quotidiennes d'une ville russe ; je pense souvent en les voyant à celles du "seigneur Novgorod", au début d'Alexandre Nevski. Marins, charpentiers, marchands, tout regorge de couleurs, grouille d'activités.
Pour la beauté, il y a aussi cette ampleur des gestes russes (là aussi, je revois toujours les personnages de Nevski) qui accompagnent les propos des personnages.
Se côtoient enfin simplicité et richesses des motifs, arabesques orientalisantes, et naïveté de certains autres graphismes. (Il en est de même d'ailleurs pour l'art de Bilibine)


Même si vous ne comprenez pas un traître mot de russe, vous pouvez regarder le dessin animé sans hésitation. Certes vous ne jouirez pas du plaisir des mots et de la beauté majestueuse des échanges entre la Belle et la Bête (il est plus facile de les nommer ainsi). Mais les personnages, les mouvements, les scènes sont si expressifs, que vous n'aurez aucun mal à comprendre.
Il faut que je vous précise pour ne pas vous induire en erreur, que la Belle s'appelle en fait "Nastenka". "Nastia"était son nom dans la version française, doux nom qui se posait et s'attardait dans la bouche avant de glisser mélodieusement aux oreilles. J'entrais déjà en féerie lorsque je le faisais résonner.
Ce qui m'a fascinée aussi, enfant, était la version française du titre, "La petite fleur vermeille" baignant le conte et la fleur elle-même d'une aura de mystère encore plus grande. "vermeille" était un beau mot, au début inconnu et donc merveilleux, puis qui se plaisait à sonner à mon oreille. Et avec lui venait "petite", ... "petite fleur vermeille"... ; c'était comme si cette phrase eût été murmurée, secrète, et cachée, comme la petite fleur elle-même, qui dans l'animé émet d'ailleurs un petit tintement comme un battement de coeur, sourd - le bruit de son scintillement ou simplement la vie (de la Bête) qui bat en elle?

Conte de la chasse aux merveilles, vous traverserez les mers, comme le père de la Belle et son fidèle compagnon, qui, "penchés à l'avant des blanches caravelles, (...) regardaient monter en un ciel ignoré, Du fond de l'océan des étoiles nouvelles".  Des dômes russes si pittoresques, leurs pérégrinations vous mèneront en Hollande, en Afrique, à la recherche de trois objets uniques - je vous laisse le plaisir de les découvrir.
Et pour mieux l'apprécier, vous vous devez de réveiller votre âme d'enfant.
Vous l'aurez donc compris, ce conte "m'e-n-c-h-a-n-t-e".
C'était mon dernier billet sur les contes russes, et je voulais finir en beauté, d'autant plus qu'il s'agissait de cette oeuvre. Je m'en suis donc donné à coeur joie dans le montage et la profusion d'images, pour qu'il vous soit permis d'entrevoir l'explosion de couleurs et de rêves qu'est La fleur écarlate.
La bande son elle-même est vraiment réussie, que ce soit la musique (très belle, de Nicolai Budashkin), les voix ou les bruitages. Je viens en plus de redécouvrir le film dans une version Dvix, les couleurs laissent sans voix - rien à voir avec ma vieille K7, passée 10 000 fois, qui fut d'abord enregistrée de la Télé sur V2000 puis en bidouillant un peu du V2000 au VHS, et du VHS enfin au DVD............. Paix à son âme.
Peu d'années après, j'ai eu l'occasion de voir, toujours pour un Noël, une Blanche-Neige russe, la réalisation ne m'a pas vraiment marquée. Elle se prête moins à ce genre de graphismes (sans compter que le Prince a une tête de Prince du début à la fin, or j'avais déjà une dent contre lui après La fleur écarlate), bref, je ne vous le conseille pas vraiment. Je crois qu'on peut trouver aussi des adaptations comme La Princesse Grenouille, etc (il vous suffit d'un peu fouiner sur google ou you tube, dans une langue ou l'autre), mais le peu que j'en ai vu ne m'a pas convaincue. Les images sont belles certes, mais ne valent que comme images. Il manque un "liant", on ressent une sorte de distorsion entre le scénario et les dessins. Un peu ennuyeux. J'ai préféré de loin un autre Atamanov, d'un style et d'une veine totalement différents. Mais, d'un humour gracieux, il vaut le détour. Il met en scène une ballerine sur un bateau.


Bon à savoir : Si vous tapez "La fleur écarlate", votre recherche ne vous offrira pas beaucoup de videos.. Il faut passer par le biais du russe, Аленький цветочек.
Dans les jours qui viennent, je devrais pouvoir ajouter les sous-titres français à mes vidéos. Pour cela en effet, ma mère, qui est à Marseille, doit regarder le dessin animé, noter les sous-titres, me les communiquer par téléphone, pour que je puisse à mon tour les encoder.... Vous serez prévenus alors par un petit billet. En attendant, vous pouvez toujours le visionner en VO. Mais je vous conseille de le télécharger - extrêmement aisé - car entre ce que j'ai téléchargé, et ce que j'ai partagé sur You tube, les images ont perdu en qualité. Pour ceux qui habitent Paris, vous trouverez peut-être une version en français sous-titrée à la librairie russe rue de la Montagne Sainte Geneviève, "Les Editeurs réunis"- les voix ne seront sans doute pas celles de 87 par contre.



En basculant sur You tube vous trouverez en-dessous de chaque vidéo le lien menant à la suivante (je ne les ai pas répertoriées en effet)

lundi 25 octobre 2010

"- Aime-moi tendre, aime-moi vrai...(...) - C'est quoi ces conneries ?!"



Un extrait de Le Grand Détournement - La Classe américaine. Je pense que la plupart d'entre vous le connaisse. Il est difficile en tout cas de choisir un extrait plus qu'un autre. Ce passage avec "l'énergumène" Presley vaut son pesant d'or............... et je ne peux m'empêcher du coup de poster la vidéo, vous le comprendrez aisément lorsque vous l'aurez vue.

Ci-dessous un très bon moment, mieux construit, plus condensé, et qui m'a fait rire un bon moment. Un ami l'a posté aujourd'hui sur Facebook, ce qui m'a emmenée à visionner à nouveau Le Grand Détournement (tout n'y est pas non plus génial, mais il y quand même des morceaux savoureux.... du bon "crousti-fondant"!)
Clark Gable aux champignons... un moment fort ! Je te dédie la vidéo papa !
Et "si (vous) v(oulez) me parler, envo(yez)-moi un fax! "


And for my friends and the people who can't understand french or need subtitles to make it easy, I found for you (yeah, i'm very nice...) the movie Le Grand Détournement-La Classe américainewith english subtitles. The first part is here. Enjoy!
(Well, it's not "World of pain!", but "World of shit!")

dimanche 24 octobre 2010

AHAHAHAHAHAHA!!!!! débile, mais grandissimo !



Viva il Celentano !! On se dit il va se manger, il va se manger, c'est pas possible, on va être morts de rire, parce qu'il va se manger avec son bonnet ridicule....  Non .... non,non... lui il nous fait juste Rev/Fwd dans les airs, pff! , simplement !!!!!

Voina i Mir - War and Peace



Nouveau volet de mes billets sur le cinéma russe, en ce dimanche pluvieux je vous propose aujourd'hui la longue saga russe Voina i Mir, le Guerre et Paix dans la version de Sergueï Bondartchouk. Réalisé entre 1965 et 1967, il obtint l'Oscar du meilleur film étranger en 1968. Grandiose fresque épique, elle m'avait émerveillée lorsque je la découvris durant mes années de lycée.
Comme beaucoup de film russes - vous avez déjà pu le voir dans les contes - la nature tient une place toute particulière et les forêts de bouleaux participent de cette plongée au coeur des âmes.
Les acteurs sont bons, les prises sont belles, le bon vieux Tolstoï peut dormir heureux dans sa tombe; il est rare pourtant que j'apprécie l'adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire. Je dois dire que je n'ai pas râlé tout le long du film - et pourtant il est diablement long, 6h42 (!), j'aurais pu trouver matière -  j'ai été littéralement ravie. Je dois avouer que Viacheslav Tikhonov dans le rôle du Prince Andreï n'est pas pour déplaire.


La scène de bal. J'ai toujours aimé comment Tolstoï décrit les "frêles épaules" de Natacha (si ma mémoire ne me joue pas des tours), et cette fragilité du personnage transparaît dans l'interprétation de Ludmila Savéliéva. Très beau moment aussi, au cours de la scène de chasse, que celui où Natacha,  dans une cabane en bois, danse aux sons de rythmes populaires.





















Une phrase qui m'avait marquée aussi à la lecture de l'oeuvre, prononcée par le prince Andreï, "Non je ne vous aime pas plus. Je vous aime mieux", innovante pour l'adolescente que j'étais. Mais je ne sais pas aujourd'hui, si j'y adhère toujours. J'ai tenté à mon tour, lorsque le moment fut venu, "d'aimer mieux", mais cela ne m'a pas apporté le bonheur.
Combien, par contre, ai-je pu à 17 ans jeter l'anathème sur Natacha lorsqu'elle épouse Pierre Bezoukhov! Elle ne se marie pas parce que naît en elle un nouvel amour pour Pierre, elle se marie pour se marier, pour fonder une famille, pour ne pas être seule ! J'étais folle de rage qu'elle ne se dédie pas toute sa vie à son amour pour le Prince Andreï (Viacheslav Tikhonov, en plus, vous pensez !). Qu'elle se remarie par amour ou par passion, soit ! Mais pas comme çaaaa!.... 
En écrivant cet article, je viens de découvrir avec désespoir que celui qui avait fait tant battre mon coeur (oui, je sais, dans mes jeunes années, il semblerait que bon nombre l'on fait battre ne serait-ce que Laurence Olivier ou Nicolaï Tcherkassov, parmi tant d'autres !!!) s'est éteint en décembre 2009 ........... J'avais banni la télévision à ce moment-là, et je suis passée à côté peut-être du seul évènement marquant. Lors de mes premières années d'étudiante parisienne, j'avais pour voisine au-dessus de chez moi, une charmante russe, Ludmila, et nous avons souvent parlé ensemble de Viacheslav Tikhonov. Elle m'apprit ainsi - mais j'ai malheureusement oublié la formulation exacte - qu'après le film 17 moments du printemps, dans lequel il incarnait un officier nazi, circulait cette sentence devenue proverbiale : "Mieux vaut un seul printemps avec Viacheslav Tikhonov que toute sa vie avec son mari"...... (les tares dostoïevskiennes ont la vie dure....).

Pour les longues soirées d'hiver à venir.........




This playlist from War and Peace (the russian version by Sergueï Bondartchouk) has subtitles in english, so I hope you too will discover this great adaptation from War and Peace by Tolstoy.

Il est assez dur sur You tube de trouver une version bien encodée et complète de Voyna i mir qui ne soit pas en uniquement en russe. Elle se voit bien, mais elle pèche essentiellement lorsqu'on veut la passer en mode plein écran.
Et pour les impatient(e!)s, l'histoire entre Natacha et Andreï ne commence qu'à la toute fin du volume 1... et tout s'anime et se teinte de couleurs au volume 2.

Plaisirs d'automne.

Parfait pour écrire mon post sur le cinéma russe cet après-midi, alors que la pluie tombe de plus belle. C'est chaud, c'est velouté, c'est chocolaté. Jusqu'à l'écoeurement. 
Regarder en même temps quelques extraits du film dont je vais vous parler d'ici ce soir. Un bon dimanche d'automne.

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Puis, pour ceux qui ne le savaient pas (ou pas encore...), je suis vicieuse, j'adore tourmenter mes amis en leur parlant de cuisine, de petits plats et de recettes, de préférence lorsqu'ils ou elles sont en train de travailler.... Certaines amies aujourd'hui en Italie qui ont subi ce supplice de Tantale pourraient le prouver ; d'autant que je n'utilisais pas de photos à l'époque, mais m'évertuais à les faire saliver par le seul biais des mots......  J'en garde de bons souvenirs.
Si vous en voulez plus, il suffit de cliquer sur les photos pour les enlargir.

Avis à la population

Je vous transmets ici le message de mon amie de lycée, installée depuis nombre d'années en Italie, et qui est actuellement guide à Florence. Elle propose jusqu'en janvier 2011 la visite guidée de l'exposition sur le peintre Bronzino, au Palazzo Strozzi.( ici ). Pour ceux donc qui seraient dans les environs à ces dates, et qui voudraient profiter d'une visite par une belle, jeune et vive guide, il suffit de la contacter par l'intermédiaire de son site (ici) ou même de mon blog. Elle propose d'autre part tout au long de l'année des visites guidées de Florence, pour ceux qui seraient intéressés.

My dear friend from high school is now a qualified guide for the beautiful city Florence, in Italy. She takes part until January 2011 in the show "Bronzino", at Palazzo Strozzi (here). So, if you are there at this time, and if you want a lovely and qualified guide, you can contact her through her website (here) or my blog, leaving comments. Moreover, all over the year, she can show you around Florence ; if you are interested, please have a look at her professional blog or in my links, "Visites guidées de Florence". She speaks french, italian and english.


samedi 23 octobre 2010

"Vive Venise! vive la liberté!". Le Casanova de Volkoff


La semaine consacrée à la Russie prend fin sur France Culture, mais je déborderai un peu de mon côté, vous offrant un bonus à travers la thématique cinématographique cette fois.
Ici aussi, comme il en a été pour les contes, je ne vous parlerai pas des grandes oeuvres du cinéma russe (que je vénère), telles Alexandre Nevski ou Ivan le Terrible de Sergueï Eisenstein, ou bien Andreï Roublev d'Andreï Tarkovski, que vous connaissez sans aucun doute - et si ce n'est le cas, cela vous sera très facile, ne serait-ce que sur You Tube. Je préfère vous faire découvrir d'autres oeuvres, moins connues, mais qui n'en sont pas moins, à mon goût, des oeuvres majeures.
Il en est ainsi du Casanova d'Alexandre Volkoff, réalisé en 1927, alors que ce dernier venait de s'installer à Paris, et créait avec ses amis la société l'Albatros. Au moment de la révolution russe en effet, et face au manque de libertés d'expression, le cinéaste choisit de s'exiler en France, avec sa troupe, parmi laquelle le célèbre Ivan Mousjoukine, qui campe ici le personnage de Casanova.
A la différence d'un Eisenstein, donc, pris dans le cinéma soviétique de propagande (mais qui saura ô combien le dépasser par ses réalisations  - au point d'en finir censuré), Volkoff choisit l'exil et la liberté de pensée et d'expression. Il est en cela semblable à son personnage, homme de toutes les libertés s'il en fut, qui s'enfuit de Russie .... sous les jupons d'une femme....!, direction l'Italie.

"Vive Venise ! vive la liberté !"

Ces mots qui clôturent le film - alors même que le héros s'enfuit, le vent en poupe, vers de nouvelles aventures et de nouvelles libertés - rendent tout à fait compte de l'état d'esprit de l'oeuvre et du réalisateur.  Mais  ce n'est pas la seule raison qui fait de Casanova une oeuvre que l'on n'oublie pas. Tourné en noir et blanc - évidemment, il compte une scène spectaculaire pour l'époque, celle du carnaval de Venise, unique séquence en couleurs, ou plus exactement faite de touches de couleur au pochoir. Superbe.

Je ne me risquerai pas d'oublier non plus la magnifique danse des épées, éminemment érotique et licencieuse, composée d'ombres chinoises bleutées. Allégresse aussi du scénario et du jeu des acteurs, qu'épouse avec brio la bande son. Ce Casanova, vous l'aurez compris, est un petit bijou, enserré dans un non moins superbe écrin.

Il faut préciser, comme vous pourrez le voir dans la vidéo de l'INA, que le film a été restauré en 1988, et qu'une musique fut alors créée, ex nihilo, pour accompagner les images de Volkoff ; le résultat final est un beau succès, de 2h15.
Un film muet, donc ; mais emporté par cette musique et la vivacité du scénario, où l'on ne compte aucune longueur ni aucune lenteur, on est emporté à notre tour dans la folle vie et la folle équipée de Casanova . En cela, la musique n'est ici elle-même qu'un éloge et qu'une métaphore de plus de la Liberté.



L'INA ne proposant pas de partage pour Blogger, je ne peux que vous donner le lien.
(Et pour ceux qui me connaissent et sont intéressés, j'ai le DVD chez moi.)

PS : si d'ici quelques temps je parviens à mettre des extraits du film, comme la danse des épées, je vous le ferai savoir par un post au moment voulu.

vendredi 22 octobre 2010

Du Pulp et du "Punch"

"Spéciale dédicace" to Miwo this morning (cool, sounds like a radio). Hope she'll have a great day, full of energy.


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Et pour ceux qui voudraient profiter de l'occasion pour admirer le style flegmatique de Jarvis Cocker, help yourself.
Hey Miwo, tomorrow morning, I want you to do the final choreography before going to work, ne ?  >_<
Ganbattene !

mercredi 20 octobre 2010

O primeiro Canto

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I woke up this morning with this song, and so did I spend the morning. It was so good, drinking my hot tea, Bamyan, with sun all over in my head, listening to this beautiful melody. It's Velha Chica, and it's by Dulce Pontes. 
Je me suis replongée dans le fado depuis deux bonnes semaines, et ça fait tellement de bien. De l'or pur, et un merveilleux baume pour l'âme. L'écouter m'a redonnée l'envie (je sais, il n'y a aucun rapport ^^) de me remettre au tango. Et j'ai découvert, ô joie, qu'il y avait des milonga à Kyoto et Tokyo !!! Il est un peu étrange de partir au Japon pour apprendre le tango, me direz-vous, ... soit ! Et ? :p
J'espère même y commencer enfin le flamenco, le grand rêve de ma vie !

En attendant, je me griserai de fado.


PS: je tiens à préciser que depuis que j'ai réussi à mettre des mp3 sur mon blog (i.e hier.....!) je risque fort d'en abuser et sur-abuser..........
Et pour ceux qui voudraient écouter plus de fado, vous en trouverez en bas de mon blog dans la playlist Deezer de gauche.

mardi 19 octobre 2010

Proino tsigaro

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Addicts facebookiens, ce message est pour vous. Suite à un status qui causa quelques remous et moult helleniki glossa (dixit JB), voici l'origine de tous vos maux..... Le fameux, l'unique Proino Tsigaro, interprété par Angélique Ionatos dans son album Chansons nomades. Vous pouvez laisser de côté pour un instant les digamma et autres k prophétiques, Zeus vous le pardonnera...

lundi 18 octobre 2010

Contes des pays de neige, au coeur de la taïga et le long de l'Amour





Dans la série des contes russes, il est un autre ouvrage qui m'a toujours fascinée, toujours traduit par Luda. Ce sont les Contes du fleuve Amour. Ici les illustrations sont tout autres, et l'atmosphère aussi. Les récits précédents - je ne parle pas de leurs illustrations - étaient presque intemporels et universels, si l'on fait exception de tout ce qui pouvait entourer un personnage comme Baba-Yaga - maison sur pattes de poule et autres.
Ici, les contes ont gardé toute leur saveur et tout leur ancrage local, dans cet extrême-orient de la Russie et de ses confins. L'univers du rêve qu'ils nous offrent est plus concret, on a vraiment l'impression de pénétrer dans ces immenses forêts, de fouler d'un pas souple le sol de la taïga, de sentir la neige ou la fourrure des zibelines. Le conteur veut nous faire rêver ici un peu plus, par le folklore propre à chaque peuple. Oudégués, Nivkhis, Nanaïs, Oultches. La loi souveraine des chasseurs de la taïga, les deux enfants poursuivis par le shaman et trouvant refuge parmi le peuple tigre, laissent en nous leur forte impression, tout autant que les femmes à queue de phoque, ou la jeune Elga s'enfuyant sur un rayon de lune avec l'aide de son chien (que son père avait sculpté dans le bois), et revenant ainsi certaines nuits sécher dans leur sommeil les larmes des enfants en proie aux cauchemars.
Les illustrations de Guennadi Pavlichine sont extraordinaires, surprenantes. Je n'ai malheureusement pas le livre ici avec moi, et le net n'offre aucune reproduction - mais de nombreuses bibliothèques en possèdent des exemplaires si vous êtes intéressés. Je n'ai trouvé que quelques photos prises par une personne sur un forum, je les poste en attendant de pouvoir mettre la main sur le mien à Marseille. 




On peut voir ici les femmes à queue de phoque dont je parlais, beautés se laissant distraire par quelques perles, ainsi que la paresseuse jeune fille se transformant cruellement en oie sous l'oeil impassible, lointain et un peu curieux de la fille des voisins, qui continue de manger la galette chaude qui était destinée à la première. Il en est malheureusement une magnifique qui ne figurera pas ici pour l'instant, mais j'espère pouvoir la mettre plus tard; il s'agit d'une des illustrations du conte "Azmoun le courageux", représentant ce dernier avec une orque. La mer, à l'image de l'orque, est noire et blanche, faite de grandes écailles richement travaillées (un peu dans le style des images ci-dessus), tandis qu'Azmoun est vêtu lui de riches couleurs. J'ai toujours été fascinée par cette représentation, qui a laissé en moi une vive impression.
J'aimerais que vous puissiez découvrir à votre tour ces légendes et ces merveilles issues du plus profond de la rude et enchanteresse taïga, rencontrer l'ours, le renard et le tigre, en vous laissant mener au fil de l'Amour.




"Mangeons des méduses et mutons"

France Culture (encore !), je transmets cet appel désespéré lancé à travers les ondes radiophoniques.

"MANGEONS DES MEDUSES ET MUTONS ! "
(pour que la Terre soit vivable !)

Je propose un barbecue géant avant mon départ au Japon ! Vous en êtes ?
Si vous avez quelques recettes, je suis prenante, diable, je n'ai aucune idée comment les préparer. C'est savoureux ? ça a de la consistance ? euh..... si on se fait piquer sur la langue, que doit-on faire ???? ^;
Vos commentaires, suggestions (n'ayez pas peur des saugrenues), expériences, sont les bienvenus.
Well, some friends asked me to make some posts in english. I don't have enough confidence to write long posts or literature texts (but I hope soon!), so for the time being I'll try with some short things. I was saying in french, today on the radio (France Culture), some people put out a funny appeal for the future of the Earth (but he was so serious !!!) :

"LET'S EAT JELLYFISHES AND LET'S MUTATE ! "

I was suggesting a giant BBQ & sending invitations, asking for suggestions : how to cook it, is it good ? Kore wa oishi desu ka ? When we are burned on the tongue, what do we do ??????^     :p
Drop a line, a comment, an idea, a joke ! anything is welcome

PS: Guido, je rêve ou tu me parlais de "jellyfish" l'autre jour ? C'était ça ?


October Wagashi


October Wagashi
Originally uploaded by bananagranola (busy)

dimanche 17 octobre 2010

"La pluie picote les étangs, il pleut dehors il pleut dedans, j'ai ma maison dans le vent"

Pluie toujours... (clic)
J'en profite pour vous faire part d'une grande découverte, qui vient de bouleverser 28 ans de mon existence (allé, soyons franche, 26 ans), 26 ans de croyance et de foi sans faille.
Je vous parlais récemment des deux "harpies" des contes russes (j'espère que vous vous en souvenez, sinon, repartez-vite jeter un oeil avant que je ne m'en aperçoive).  Elles portent en fait le merveilleux nom d'"Alkonost", ou "oiseau du paradis"......



Well, je devine que tout de suite le cours de votre vie en a été changé .....^^ Moi aussi; tout un pan qui s'écroule. Mais je suis bien heureuse de l'avoir découvert. J'ai passé ma journée à prononcer avec délectation ce mot "Alkonost", presque aussi jouissif que certaines phrases flaubertiennes. Certains diront  que l'on peut facilement tomber de Charybde en Scylla, de l'Alkonost dans l'Axolotl (ici) - intéressant en son genre aussi à prononcer - mais dieu merci nous sommes loin de cette créature et de son illustration sur la couverture de la collection Folio - une des pires expériences de mon enfance, bien punie de fouiner dans la bibliothèque maternelle - mais non guérie pour autant... (oui, je précise d'ailleurs que ce n'est pas tant l'axolotl lui-même, qui s'avère une mignonne créature, merci google, que l'illustration qui m'a traumatisée. Gallimard mériterait un procès).
Bref, l'Alkonost est en fait une créature bienfaisante, et non pas un oiseau de malheur, à la différence de sa consoeur mythologique Sirin, mi-femme mi-hibou. Prophétique, elle représente la volonté de Dieu.

vendredi 15 octobre 2010

Contes des pays de neige

m

J'emprunte ici volontairement le titre d'un des volumes de recueil de contes illustrés par Adrienne Segur, pour commencer ce post. Puisque nous sommes dans la semaine de la Russie, j'avais envie, plutôt que d'aborder le sujet de la grande littérature russe, de converser avec vous de ce qui a bercé et baigné mon enfance, mon adolescence, et me ravit toujours aujourd'hui, vingt-huit ans après. Ce sont les contes russes. Mais pas n'importe lesquels, je l'avoue avec le plaisir d'un fin gourmet. Les contes russes illustrés par Bilibine, et traduits par Luda





Livre précieux s'il en fut, fait d'un papier tout particulier - sorte de papier recyclé ou de papier dessin très épais, naturel, nu de tout aprêt, et donnant cet aspect si unique au recueil -, gardé jalousement par ma mère. Ces riches images qui m'ouvraient la porte d'un univers lointain, merveilleux et étrange, il m'était autorisé de temps en temps de les regarder sous l'oeil vigilant de ma mère (elle savait bien pourtant combien j'étais minutieuse, que redoutait-elle ?). Heures bénies et précieuses... Je m'en délectais, avidement, comme pour en faire provision en les contemplant, essayant d'en emporter le plus possible. Je n'ai pas le souvenir de ma mère me lisant des histoires ou des contes, elle ne l'a d'ailleurs jamais fait. C'était donc un pur rapport visuel. Combien d'heures j'ai pu passer, à me perdre dans le moindre détails de ces illustrations ! que ce soient les motifs géométriques de leurs bordures, les lettrines enluminées de dentelles rougeoyantes ou les deux figures de harpies qui ouvraient chaque conte... Puis le temps passant, aux images a fait suite la mélodie des mots. "Un conte se dit vite, le chemin se fait lentement". Rien n'est plus approprié en l'occurrence que cette petite phrase magique. Le premier de tous les volumes - j'ai oublié de préciser qu'ils étaient presque de l'épaisseur d'un fascicule, chaque conte ayant son propre livre - que j'ai eu en mains, et qui m'a le plus marquée, est le Conte d'Ivan Tsarevitch, de l'Oiseau de feu et du Loup gris (à lire ici - dans ce lien, les vignettes de la colonne blanche de droite, ainsi que pour les autres contes, sont extraites de Bilibine). Pur bijou, brut, à l'atmosphère fascinante et sombre (presque autant que Maria des Mers), il constitue mon premier rapport à l'univers des contes, de l'art et de l'imaginaire. 
Cette forêt à l'entrée de laquelle on rencontre la mort ou la vie, étend son ombre sur le conte, emmené par le style de Luda. "Le loup court, d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit les vallées, des pattes dévore l'espace, de la queue efface la trace". Ce leitmotiv qui au début pourrait ressembler à ceux, enfantins que l'on trouve en général dans les contes (j'en citais un plus haut), prend très vite une tonalité, une tournure plus sombre, nous rappelant que ce loup parlant appartient bien à l'univers animal, sauvage et menaçant. Hormis une image comme la première, dans laquelle l'oiseau de feu dérobe les pommes du jardin royal, ou la dernière, heureuse, des noces, le reste du conte se différencie un tant soit peu des autres livres. Les images sont plus dépouillées, moins solaires, dans des tonalités bleu gris, traversées de vols de corbeaux. C'est un conte où la dépouille du héros gît un moment décapitée, tandis qu'à d'autres moments peuvent sortir de minuscules noix et noisettes de merveilleuses étoffes de soie sur lesquelles sont peintes les fresques les plus chatoyantes de la cité royale.
"«Celui qui ira tout droit, aura froid et faim; celui qui prendra à droite, restera sain et sauf, mais perdra son cheval; et celui qui ira à gauche sera tué, mais son cheval vivra.»  Réflexion faite, Ivan-tsarévitch prit le chemin de droite pour ne point perdre la vie. Il chemina ainsi trois jours durant et parvint à une grande et sombre forêt. Soudain, un loup gris bondit à sa rencontre. Le tsarévitch n'eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés. "

Mais je crois que tous les contes russes, contiennent plus ou moins cette dimension sombre, que Bilibine a toujours soulignée, et dont il a su tirer parti, comme dans Vassilissa-la-très-belle : les crânes servant de torche dont la pourvoie Baba-Yaga, ou ses cavaliers que croise par trois fois la jeunes fille, celui de l'aurore, du jour, et enfin celui du crépuscule. 

Tous ces contes fourmillent en effet de mort, d'os, de petits ossements surtout, de dévoreurs et d'assassins. S'ils faisaient peur et inquiétaient un peu, ils ne suscitaient pourtant pas cette sensation bizarre, étrange, comme le faisait L'oiseau de feu.
Autre conte, dont on peut lire le nom sur la couverture plus haut, celui de La Plume de Finist-Fier-Faucon, dont on retrouve la variante française dans le Conte de l'Oiseau bleu. Il m'émeut toujours autant. 
A vous de le découvrir.








Quand tout part à vau-l'eau

France Culture. Midi. Info. Etudiants et vie professionnelle.


"après leur sortie de la flac"
...
magnifique lapsus.
De la mare aux canards où l'on nous apprend nager, jusqu'à la pauvre flaque d'eau boueuse, en passant par le trou d'eau où la lutte est dure pour en sortir vainqueur..... !
J'ai pas trouvé le bouton Facebook "Like".... :p

mercredi 13 octobre 2010

Thés






"J'écris ces lignes tandis que l'automne turbulente et rousse, bacchante aux mains glacées, détruit les fleurs dans le jardin de mon enfance" (A. de Noailles). Le froid est au rendez-vous, et qu'y a-t-il de mieux pour nous revigorer qu'un bon thé chaud ? Bonne âme, j'ai pensé à vous en préparer quelques uns, il suffit de venir ici  les déguster...  Vous serez les bienvenus !
Ma passion pour le thé ne fait que croître de jours en jours. Parmi ceux qui me suivent le plus fidèlement,  voici quelques échantillons, que je voudrais vous faire partager. 

Originally uploaded by jsparkenbroke

Du Sencha à la bergamote, du Pu erh, du thé blanc à l'abricot; puis du Gyokuro, du Matcha et du Bancha (dont j'ai fait l'acquisition tout récemment) ; du Genmaicha; et pour finir un thé vert parfumé, création de la boutique parisienne La Route du Thé, le divin Bamyan.
La plupart sont des thés verts. C'est par l'intermédiaire du Sencha que j'y ai pris goût, et pendant longtemps je n'ai juré que par lui, avant de découvrir les autres ; mais j'y reviens avec autant de plaisir, surtout lorsqu'il se marie subtilement au parfum entêtant de la bergamote. Thés verts donc. J'aime pouvoir sentir leur goût pur, que rien n'offusque, et ma préférence va tout particulièrement au Gyokuro, avec son parfum d'herbe fraîche et drue. Thé dit "de l'ombre", que gardent à couvert les tonnelles lorsqu'approche la récolte, il est ainsi dépourvu de tout tanin et donc de toute amertume, et ses vertus n'en sont que plus accrues. C'est juste une petite merveille pour le palais et la découverte d'une sensation surprenante et neuve quand il arrive en gorge. Je l'assimilerai à celle de l'herbe fraîchement coupée, où vient s'ajouter ensuite une dernière note, simple et franche, peut-être un peu plus forte, mais qu'il me serait bien impossible de décrire, si ce n'est que toute la saveur cachée explose d'un coup sur la langue et y reste longtemps après! Je ne pourrais en dire davantage, si ce n'est qu'il porte - je viens de le découvrir - le beau nom de "Joyau de rosée".
Autre saveur tout aussi particulière, le Genmaicha, mélange de thé vert et de riz grillé. J'ai voulu l'essayer à tout prix, et je m'en suis trouvée ravie. Il fait bon le boire lorsque les matins sont difficiles, où simplement lorsque l'envie nous prend d'un doux réconfort. Sa saveur, je la décrirais comme "ronde", rassurante, dû au parfum d'oléagineux qui en émane. En boire, c'est un peu comme se mettre du baume à l'âme.
Dernière saveur "étrange" le Pu erh, thé fermenté, qui en infusion, donne une belle couleur orangée. La première "confrontation" (je crois que c'est le mot juste) laisse tout retourné ! Plongeant son nez dans ses feuilles, en monte une odeur d'humus, et parfois de bouse de vache (des Alpes je précise, ayant découvert récemment en Corse que toutes les vaches n'étaient pas en cela égales devant le Seigneur !!). Dieu merci, j'ai toujours aimé l'odeur troublante de l'humus et de la bouse de vache alpine (syndrome de Stockholm diraient certains, y étant tombée royalement dedans lors des heures bénies de mon enfance !!!!!!!), le plus grand pas était fait ! Je l'aime et l'apprécie. Il se marie très bien avec un nuage de lait, et ses caractéristiques en sont alors un peu adoucies. Il donne lui aussi en infusion une sensation ronde, apaisante, qui fait bonne compagnie après une nuit blanche. ;)
Je finirai juste en vous parlant du fameux Bamyan, à la saveur si poivrée, qui m'a accompagnée tout au long de ma vie d'étudiante. "Thé vert de Chine "Chun mee", aux fleurs de pistache et d'amande, accompagné d'une recette ancestrale d'épices douces à l'afghane : pudina, cardamome verte de Madras, et poivre de Sechuan". Une merveille.

PS: que les spécialistes me pardonnent ma piètre réalisation du Matcha. Je n'ai appris à le préparer qu'en autodidacte, mais c'est tellement bon, que je veux bien être hérétique si ça me permet d'en boire...

"Voici venu le froid radieux de septembre"

"Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.

Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.

Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux

S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer..."
Anna de Noailles, L'automne

Avec un peu de retard, je l'avoue...
Et pour ceux qui voudraient l'écouter mis en musique par Julos Beaucarne, pour qui j'ai une affection toute particulière, c'est ici. Bonne écoute!

lundi 11 octobre 2010

"Il viendra des pluies douces"

Je ne peux m'empêcher de noter ce titre d'une des Chronique martiennes de Ray Bradbury, qui fait écho dans ma tête aujourd'hui comme une litanie . Pour en être une de mes chroniques préférées, son atmosphère toute particulière ne reflète pourtant pas cette journée d'octobre. Si ce n'est peut-être cette désolation, ce côté morne qu'apporte la pluie en cet après-midi d'automne. Ce silence et ce vide de la morte saison.
D'une manière toute aussi étrange, de regarder par ma fenêtre la pluie tomber sur les arbres du musée d'Art et d'Industrie, ce ciel gris et bas qui n'en finit pas de mourir, semblable à l'immense fumée sortant d'une cheminée, me naît l'envie de relire Trilby ou le lutin d'Argail de Nodier.  Serait-ce sa reliure dont les teintes beiges et marron roux évoquent l'automne? le foyer que hante le malicieux follet et que je ne peux imaginer que crépitant d'un feu chaleureux ? ou ces contes de pays de brume qui s'entourent d'un peu plus de mystère en cette saison ? Ce ne sont d'ailleurs à chaque lecture que les premières pages qui laissent en moi leur souvenir diffus, défaut né peut-être de la première lecture que j'en fis au début de mon adolescence, moi qui ai pourtant bonne mémoire; de l'humble chaumière la pierre du foyer où se confond parmi les flammes Trilby, la barque de la belle batelière glissant sur les eaux du lac, et autour de laquelle monte la triste plainte du lutin; ce sont ces simples images qui ont imprégné en moi leur douce mélancolie, et teinté de leur souvenir le récit entier, jusqu'aux flambeaux de la nuit finale et ce dernier murmure - "mille ans ne sont rien pour ceux qui ne doivent se quitter jamais".
J'espère que Nodier me pardonnera... et pardonnera la mauvaise lectrice que je suis. Mais je prendrai plaisir à le relire ce soir (et peut-être à nouveau l'oublier...)

Couleurs d'automne et champignons


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A voir ici