jeudi 2 décembre 2010

Gâteau aux marrons



Désolée, je ne pouvais pas y résister...........
Donc un petit gâteau fait les jours derniers, à la mousse de marron, "Gâteau aux châtaignes de Collobrières", tel que me l'a transmis Mirò, qui est un peu comme ma grand-mère.
Et Dieu que c'est bon !!!








mardi 23 novembre 2010

November Wagashi . Un wagashi pour ma maman


November Wagashi
Originally uploaded by bananagranola (busy)



Just for the eyes.....













Aujourd'hui, 23 novembre, c'est à nouveau un anniversaire, et un double même. C'est d'abord celui de maman, et je lui souhait un merveilleux anniversaire. J'espère que ce wagashi reproduisant la beauté des feuilles d'érable lui plaira.
Et puis c'est aussi l'anniversaire de mon cousin Corse. Et oui, ils sont nés jour pour jour à 50 ans d'écart. Un beau coup du hasard. Donc une pensée affectueuse aussi pour lui, que j'ai enfin rencontré cet été, - enfin !!! - et que j'aime énormément, comme tous mes cousins corses. Gros gros bisous.
Et que leurs années continuent dans le même flamboiement et la même lumière que cette radieuse image de l'automne japonais - puisqu'érable il y a....




burning window
Originally uploaded by bananagranola (busy)

dimanche 21 novembre 2010

21 novembre

Aujourd'hui c'est un jour spécial, car un 21 novembre naquit Louise, une amie d'enfance de ma mère qui m'était très chère, très très chère. J'adorais Louise, sa voix, ses intonations, sa lumière, son sens artistique. Elle nous a quitté hélas trop tôt il y a trois ans de cela. J'avais envie de déposer une petite fleur sur mon blog aujourd'hui pour elle, et de fêter à ma manière son anniversaire. Pour cela, j'ai commencé par préparer une recette qui me suit (sans faillir ) depuis plus de dix ans maintenant, et qu'elle m'avait transmise, un jour que je la goûtai chez elle. C'est peut-être plus un plat d'été, mais qu'importe, je l'ai décoré avec des poivrons séchés plutôt que de fraîches feuilles de basilic, pour lui donner cette note automnale. C'est un plat tout simple, mais ô combien bon. Et puis long à préparer, si long que les pièces embaument des parfums qui émanent de sa préparation, et restent longtemps après encore. Un doux parfum de vie... où fleurent les odeurs mêlées de l'ail de la courgette du basilic et du parmesan...














Et puis Louise aimait à écrire des poèmes et à peindre, cela l'aidait aussi à surmonter les épreuves difficiles de sa vie, ou simplement enchanter son quotidien. Oh ! des choses simples ! mais je les trouve belles, et elles m'ont toujours touchée. Je me souviens du jour où, lors de mes 16 ans, elle m'avait donné les deux petits fascicules qu'elle avait imprimés, et sur ma demande me les avait dédicacés...... Ce jour-là j'ai été plus fière que si j'avais reçu l'autographe d'Arthur Rimbaud....

MA MÈRE

"Enfant des durs hivers
Et de longue famille,
Ma mère fut étoile
Et cheval de labour,
Oublia d'être femme,
Et en souffrit toujours.
     Les deux pieds dans la terre
Et le front aux charmilles,
Elle hissa la voile
Qui s'appelait amour.
Le sillon fut profond,
Et lourde la charrue,
Mais l'oeil sur l'horizon
Elle avança, têtue.
     Elle nous fit pareilles
À ses soleils d'été,
Au printemps des merveilles
Qu'elle avait espéré.
Elle nous fit orage,
Arc-en-ciel et zéphyr
Afin qu'à chaque page
Renaisse le désir.
     Elle nous dit d'aimer,
Et un soir s'en alla.
Il pleuvait ce soir-là.
J'en suis encore mouillée."


Le second avait été écrit si je me souviens bien, après un repas qu'elle passa avec des amies, qui le lui avaient demandé,  et d'un jet m'avait-elle dit, vers 3 ou 4h du matin.

REPAS

   "C'était des femmes, là, à l'entour de la table
Rompant le pain offert et buvant à l'envi.
L'instant avait croisé leur chemin sur le sable
Et, bavardes et repues, elles disaient la vie.
    Elles disaient l'amour, si beau mais si fragile,
Cruel et fugitif et la douleur de tout,
L'enfant qui partira pour découvrir son île
Et la lumière bleue lorsque les mains se nouent.
   Elles disaient le soir quand l'ombre vous caresse,
Le regard des étoiles, la fraîcheur du matin,
La peine du travail, la fleur de la paresse
Et cet ami, un jour, qui revient de si loin.
   Elles disaient l'agneau pour consoler de vivre,
Le rire dans les larmes pour oublier leurs guerres,
Puis ces grands éclairs blancs qu'on trouve dans les livres,
Et ce voeu qu'on a fait qui doit rester mystère.
  Quand l'heure fut venue,
Chacune retourna au silence des choses,
L'éternité, pensive, les regardait passer."

.....
Une pensée pour toi Louise

samedi 20 novembre 2010

Un doux goûter quand la nuit tombe...

Petit goûter de samedi tout gris, où le ciel menace à tout moment d'éclater. Crêpes - dernière fournée - avec des bananes poêlées au jus d'orange et au miel (les bananes trop mûres qui restaient, comme il se doit !)........ miam



À la première bouchée, la première pensée fut une envie de cidre, que réclamait ma gorge........ Bien triste de n'avoir une bolée pour satisfaire cette envie.
Mais j'ai - ce fut une lumière ! - pensé à la bière blanche achetée plus tôt, et dont la douceur compenserait peut-être cette absence. Je ne me suis pas trompée. Ce n'était pas du cidre, certes, mais l'association était des plus réussies.
Et elle porte un joli nom ainsi qu'une jolie étiquette. La Dame Blanche......... que de promesses dans ce nom !
Et sa silhouette est soignée jusque dans ses moindres détails, jusqu'à la capsule, ornée d'un fin canard.  J'aurais aimé pouvoir dire un "col-vert" tant ce mot, ou cette espèce qui semblait remarquable, me fascinait gamine. Il faudra se contenter ici d'un simple canard, mais la capsulette n'en est pas pour autant moins jolie.
Certes, ce n'était pas non plus la fameuse Colomba, mais elle était aussi douce et légère, et me convenait à merveille.

Et voici ma chiffonnade de crêpes fourrée à la banane...........




Pour moi la vie va commencer


Je sais, je sais....
Mais depuis ces quelques jours que je vais bien, je ne peux me la sortir de la tête..........

vendredi 19 novembre 2010

Les très riches heures de Monseigneur l'Automne.



Je me suis remis à cuisiner depuis quelques temps - je n'avais plus touché un ustensile de cuisine pendant deux ans.  À peu près au même moment où je commençais mon blog. Le cheminement fut dur et long. De quelqu'un qui pouvait passer ses journées à cuisiner à quelqu'un qui ne voyait plus l'espace de la cuisine qu'avec dégoût, et ne pouvait envisager que des plats déjà tout préparés, ce fut en un clin d'oeil. De ce dernier état, la remontée fut longue -  j'ai pu expérimenter une nouvelle interprétation de l'adage "suivre sa pente mais en la remontant" que me serinait ma mère à tout bout de champ....
Au bout d'un an, si la cuisine me répugnait toujours, j'avais réussi à abandonner les plats tout préparés et la junk food, et me tourner vers des choses simples et nutritives - même si je surabusa alors de conserves de légumes, boîtes de sardines et de thon, mais c'était un moindre mal. Si je recours encore quelques temps aux légumes en conserve et ne vais pas comme avant faire mon marché quotidien, j'ai réappris à cuisiner et à y prendre goût  - à la faire aussi bien qu'à la savourer. Au début ce ne fut que pour des plats exceptionnels, quelques recettes de temps en temps ; à présent, pour les plats du quotidien même, aussi simples restent-ils parfois - les épis de maïs en sont le vif exemple. Mais le seul fait de me préparer ma propre soupe est déjà un grand bon en avant. Ce fut, pour m'ouvrir l'appétit, de la soupe de céleri. Et l'automne aidant, j'eus envie d'une recette qui me vint un jour d'inspiration et d'automne également, du temps de ma vie parisienne : un crumble salé. Un vrai mets des dieux - les plats simples eux, tels que le maïs ou surtout l'omelette, servie accompagnée de condiments en tout genre (jambon cru, fromage frais, poivrons au four ou tomate séchées), m'ont toujours fait exclamer inconsciemment "Un plat de roi..." avec une satisfaction toute  (en ce sens Louis XIV, roi par excellence, et moi partageons certaines affinités culinaires quant à l'omelette .....), et ce depuis mes plus vertes années.
Mais revenons-en au crumble......
Prenez un beau potimarron pour commencer, en sa plus belle couleur. Coupez le en 2 sans lui retirer sa peau. Et mettez-le à cuire ainsi sur la grille du four, après avoir préalablement retiré les graines et les filaments pour éviter toute amertume.
Pendant ce temps, préparez votre pâte à crumble. Pour cela, il vous faut :
45 g de farine blanche
35 g de farine de châtaigne
30 g de parmesan
30 g de poudre de noisettes
60 g de beurre à température ambiante
Pour la farine de châtaigne, j'utilise une farine à l'ancienne que des amis de la famille - qui sont pour moi comme des grand-parents - m'ont ramenée un jour de Corse. Elle a un parfum particulier de feu de bois, qui se marie à merveille avec ces saveurs automnales.

Ensuite, prenez des belles et fines lamelles (plus ou moins épaisses selon votre goût bien sûr) de ventrèche, ou à défaut de poitrine fumée, et autant d'emmental.
On obtient ainsi cet ensemble d'ingrédients :





Quand votre potimarron est fin cuit, retirez sa belle chair orangée, et écrasez-la dans votre plat avec un peu de poivre - pour ma part, je ne mets pas de sel, la ventrèche, l'emmental et le parmesan apportant suffisamment leur touche à mon goût.
Déposez par-dessus, ou parmi selon votre fantaisie, vos lamelles de ventrèche et d'emmental, recouvrez de la pâte à crumble, et enfournez jusqu'à belle cuisson.
Vous pouvez alors le décorer de quelques marrons cuits, et vous obtenez ce magnifique et surtout savoureux résultat.








Je pensais mettre un paysage d'automne de Klimt pour illustrer le tout, mais finalement la simplicité des bonheurs que j'évoquais m'a plutôt amenée vers Gauguin, et un tableau m'est aussitôt venu à l'esprit, car, en bonne provençale que je suis, il est toujours pour moi associé à certaines paroles. Enfin, les litanies de ma mère en ont ainsi fait (de même que je ne peux voir un mouton d'écume sur la Méditerranée sans m'entendre répéter machinalement "ce toit tranquille où picoraient des focs", quand ce n'est pas "Ce toit tranquille où marchent les colombes / Entre les pins palpite, entre les tombes"; et je ne vous dis pas les jours où le vent se lève .... !! - mais c'est un autre sujet - d'autant que la même chose se reproduit du côté de mon père avec Rimbaud et Verlaine...). Bref, ce tableau de Gauguin est lié pour moi à ces vers, 

"Dans Arles où sont les Alyscamps
Prends garde à la douceur des choses".

Il s'agit donc vous l'aurez bien compris pour les amoureux de Gauguin, de son tableau Les Alyscamps. J'ai découvert au passage en en cherchant une reproduction sur le net, que Van Gogh avait lui aussi peint son Allée des Alyscamps, tableau que je ne connaissais pas. Je vous ferai donc partager la beauté de ces deux oeuvres - même si Gauguin en l'occurrence correspondait mieux à mon propos - trop de bleu dans l'autre pour ce que je veux faire partager dans ce post, et aussi plus tourmenté, sous l'implacable ciel de la Provence.

Originally uploaded by griffinlb




Et pour la minute de poésie, - ou la minute provençale, voici les quelques vers de Jean-Paul Toulet, poète non provençal, né en  1867 mort en 1920, le tout dans les Basses-Pyrénées.
(J'ai l'air savante comme ça, peut-être, mais en fait je vient de découvrir à peine que le poème était de lui, et qu'il n'était pas provençal pour un sou....Aaahh, les joies de Google !)

"Dans Arles où sont les Alyscamps
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses,
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd,
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas si c'est d'amour,
Au bord des tombes."

Les Alyscamps, je précise, sont en effet un cimetière d'Arles, ville romaine s'il en fut, et signifient "les champs Elysées".

Pour finir sur une note sucrée, le dessert fut crêpes, finissant parfaitement le menu à mon goût. Et au sucre, s'il vous plaît.






Et pour les inconscients, un des commandements du crêpier - s'il fallait n'en retenir qu'un, je ne le répèterai pas assez :
"Ta pâte à crêpe la veille tu prépareras"


It's a new dawn, it's a new day, it's a new life.

tilidom file storage

jeudi 18 novembre 2010

Message.

"Une nouvelle peau sortie d' la plaie. Je me sens bien, je reviens..."
Le dernier rempart de ma dépression, obstacle tenace qui me paralysait, est tombé hier, sans crier gare, comme par enchantement. Je me sens neuve, légère, pleine de lumière et de joie dans les yeux, comme si tout renaissait autour de moi et m'offrait une nouvelle promesse de bonheur.
J'ai pensé à cette chanson de Graeme Allwright, Message, d'après le poème d'un moine bouddhiste vietnamien, Thich Nhat Hanh. Je connaissais cette musique depuis longtemps, mais n'avais jamais pensé depuis que j'ai internet, à faire quelques recherches sur Thich Nhat Hanh. L'article de Wikipédia est assez riche, et j'y ai découvert une bibliographie intéressante. Je pense essayer de trouver ses oeuvres zen, elles pourraient m'accompagner dans ce chemin qui est le mien à présent, et m'aider à garder cette sensation d'apaisement et de bénédiction de la vie, d'être privilégié.

tilidom file storage

"Oh la vie a laissé sur mon front ses empreintes
Mais ce matin je suis redevenu un enfant.
À travers les feuilles et les fleurs
Le sourire revient 
Pour effacer les rides.
  Comme la pluie efface les traces sur le sable
Un cycle de naissance et de mort recommence.
Je marche sur des épines, mais fermement
Comme parmi des fleurs.
Je garde la tête haute.
  Les rimes fleurissent au son des bombes et des mortiers
Les larmes que j'ai versées hier
Sont devenues pluie.
Je me sens calme en entendant tomber sur le toit de chaume
L'enfance , ô ma terre natale, 
M'appelle.
  Et la pluie fait fondre mon désespoir
Je suis ici vivant capable de sourire calmement
Les fruits doux sont produits par l'arbre des souffrances.
Portant le cadavre de mon frère
Je traverse la nuit des rizières.
  Oh la terre te gardera bien serré dans ses bras,
O mon ami, 
Pour que demain tu renaisses parmi les fleurs,
Ces fleurs souriant doucement dans le champ du matin.
Tu ne pleures plus maintenant, ô mon ami.
  Nous sommes allés trop loin dans une nuit trop noire.
Mais ce matin je m'agenouille sur l'herbe verte.
Quand je sens votre présence,
O fleurs, ô sourire ineffable, 
Le message d'amour et de sacrifice nous est vraiment parvenu."





mardi 16 novembre 2010

Ah, je mordrais bien encore au creux de ton corps...

tilidom file storage            
 "Coume fai la miougrano au rai que l'amaduro,
Moun cor se durbiguè,
E noun poudènt  trouva plus tèndro parladuro,
En plour s'espandiguè."
Frédéric Mistral
                                                    



Le temps des grenades, le temps des kakis, le temps des oranges et des clémentines.... et le temps des marrons, des épis de maïs, des girolles et des potimarrons. Peut-on trouver saison plus belle et plus riche que l'automne ? Ne seraient-ce que toutes ces couleurs qui nous en mettent plein la vue, ce feu d'artifice flamboyant, ce soleil qui nous enveloppe d'une lumière et d'une chaleur homogènes. Le soleil d'été qui nous brûle nous fait suer et donne à nos épaules cette saveur si particulière, (- n'avez-vous jamais goûté votre épaule après un bain de soleil ?) nous l'aimons, mais il est rare qu'il dépasse la simple sensation épidermique. Le soleil d'automne, lui, parle à l'âme, il fait le tour de nous, nous caresse, nous cajole ; il est bienveillant, réconfortant, originel.
Le soleil n'est jamais si bon que lorsqu'il menace de disparaître. Ce n'est pas seulement parce que sa chaleur est différente, c'est aussi parce qu'il se fait rare en hiver, ou parce qu'il va se coucher le soir. Comme si nous ressentions inconsciemment sa perte.
J'ai mangé du soleil sous la forme d'un épi de maïs grillé aujourd'hui. Ce parfum de châtaigne, quand on y mord, alors que tout chaud encore il vient d'être oint de beurre .... C'est comment déjà l'expression ? ah oui, le petit Jésus en culottes courtes (ou en culotte de velours).... j'aimerais bien d'ailleurs que quelqu'un m'explique un jour d'où diable peut bien sortir cette expression. Anyway... N'en déplaise aussi au sens pratique, je me demande qui - hormis un bonhomme aussi étrange qu'un géant vert - a bien pu avoir l'idée d'inventer le maïs froid et en boîte quand il existe cette pure merveille.





Autre couleurs, autres grains. La grenade. Fruit qui me fascinait enfant lorsque ma mère me le préparait et m'apportait un bol rempli de rubis miroitants et translucides, plus étincelants les uns que les autres. Des années passèrent sans que j'y goûtas à nouveau, et je l'avais presque entièrement oublié - étonnamment - lorsqu'à Paris la floraison de produits à base de grenades - ou était-ce l'ami d'un ami qui l'évoqua ? - me rappelèrent un jour par hasard son existence, et tout un flot de souvenirs et de sensations enfouis ressurgirent. Je m'étonne encore que j'ai pu l'oublier, lorsque l'apparition de la grenade était toujours pour moi une fête.



   "E caminavo aqui, ma grand, crentouso
De tout ço qu'es mougu dins lou mounde dou sourne,
Lumiero que s'envai pèr sèmpre emé la soulo ajudo
D'uno miougrano dins si man que la counsolo.
    Acò  'ro dins lou sourne d'un vièi raconte
Un vèspre de Setèmbre, au coumençamen d'uno vido.
E iéu encaro d"aquéu sourne me coungouste
E de la rusco amaro di miougrano..."
(J.-C. Vianès)


"Miougrano" qui hante la littérature provençale, de La Miougrano Entreduberto de Theodore Aubaneu, (long poème d'amour courtois à lire ici en bilingue), à celle de Frédéric Mistral.
Etonnant que l'on ne considère pas le fruit du péché comme étant la grenade. N'est-il rien de plus tentant que cette grenade entrouverte, fruit défendu offrant sa promesse merveilleuse ? Car après tout le tout commença avec un fruit à grains, ou plutôt à pépins, "malum"- et c'est ce fruit qui conduisit Perséphone  à la faute. Grains de grenade ou pépins de grenade ? En tous les cas le christianisme l'a réhabilité, le faisant figurer maintes fois aux côtés de la Vierge dans ses représentations picturales, édulcorant sa symbolique  première d'amour et de fécondité.


http://www.rennes-le-chateau-archive.com/botticelli.htm
Pourtant quel hédoniste ne s'est pas perdu parmi les grains de grenade ?
Faire craquer ces petits rubis qui explosent entre les dents, ou simplement les avaler d'un coup et sentir leur forme lorsqu'elle glisse le long des parois de notre gosier.
Se perdre au plaisir de la grenade, c'est juste aussi faire rouler ces billes de rubis sous les doigts, après y avoir plongé à pleine main. 



Et tout le reste est littérature.....





Le temps des grenades, le temps des kakis, et le temps de la neige, aussi, il ne faut pas l'oublier...
Après un réveil pluvieux hier, quelle ne fut pas ma surprise en milieu de matinée de découvrir un tourbillon de flocons descendant du ciel lorsque je levais par hasard les yeux à ma fenêtre. Un temps parfait pour savourer et déguster tous ces merveilles automnales. 










Tandis que j'écris ce billet, les châtaignes grillent dans mon four, et j'attends avec impatience de me brûler les doigts à leur écorce. Les poser sur le torchon taper d'un coup sec du poing se brûler les doigts en pestant et passer une heure à retirer la petite peau qui s'est cachée dans les interstices, toujours en se brûlant et parfois même se piquant - car la petite peau pique, pour enfin se jeter dessus, et se brûler à nouveau la bouche en les dévorant encore fumantes, fatigués d'avoir dû attendre tout ce temps pour en goûter une.
Rituel qui se reproduit invariablement chaque année.
À moins que je ne les pèle toutes bien minutieusement, et les trempe dans un bol de lait avec un peu de sucre. Pour goûter le contraste qui s'offre alors entre leur extérieur durci au contact du liquide blanc et leur intérieur farineux et moelleux...